Les présentes pages ont pour but de faire partager ma passion pour l'aviation et de présenter mes livres.
11 Mai 2010
Ce jour là, il fait très beau et je décolle de Strasbourg sur mon Mirage IIIRD pour un tour matinal des camps de manœuvre de RFA (Baumholder…) où s’entrainent les armées de terre de l’OTAN et la nôtre puisque de nombreuses unités Terre (Trèves, Baden-Baden…) et Air françaises (Achern, Berlin….) sont déployées en Allemagne, en cette année 1976.
Il s’agit pour moi de trouver les chars (AMX 30, Léopard,M60…), moyens de franchissement (60 Tonnes US…) véhicules armés (M113…) et autres moyens de transmissions qui feront de bons objectifs pour les patrouilles de reconnaissance et d’assaut décollant plus tard dans la journée. A 500 pieds sol et 420 nœuds j’en profite pour faire les premiers clichés de ces plastrons potentiels, tout en surveillant le ciel que je partage avec de nombreux autres appareils de l’alliance (F4, F15, F104…) stationnés sur une multitude de terrains (Ramstein, Norvenitch…).
Soudain : BOUM ! Un énorme bruit, bref et fort comme un coup de canon, ébranle mes oreilles et mon cockpit et accélère frénétiquement mon cœur de surprise et de peur. Pensant initialement avoir traversé par erreur une zone de tir et pris un obus au passage, je réalise très vite au sang qui s’est rependu sur le coté gauche de mon pare-brise qu’il s’agit d’une collision volatile, l’oiseau étant d’une bonne taille compte tenu de l’extrême violence de l’impact. Retrouvant vite tous mes esprits, je m’applique à évaluer les dégâts, craignant plus que tout avoir ingéré, par l’entrée d’air du réacteur, tout ou partie du kamikaze plumé. Les paramètres du moteur étant normaux, je décide de regagner directement ma base de Strasbourg Entzheim, ce qui se fait sans encombre.
Au parking on constate que la pointe avant de l’appareil a été sérieusement cabossée par l’impact. Quelques plumes sont retrouvées qui seront analysées par les spécialistes pour identifier l’impétrant.
La résistance du pare-brise, normalement testé au canon à poulet lors de sa conception, ne faisant aucun doute, la véritable plaie d’une collision volatile concerne surtout les dégâts qu’elle peut occasionner sur le réacteur, pouvant aller jusqu’à l’extinction. L’atterrissage tous moteurs coupés sur l’Hudson d’un Airbus venant de décoller de New-York, en est l’exemple le plus récent.
Pour contrer ce péril aviaire, des cartes aéronautiques actualisées donnent les zones à forte concentration d’oiseaux ainsi que les flux migratoires et des moyens d’effarouchement (bruiteurs…) et d’attaque (fauconniers) sont régulièrement mis en œuvre sur nos bases aériennes et nos aéroports.
Bien découplé et passionné d'aviation
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