Ukraine, 10 mois de guerre...

Dix mois de guerre Russo-ukrainienne, d’une incroyable violence, ne permet pas de tirer un quelconque bilan entre les deux belligérants, si ce n’est en regrettant les nombreuses vies fauchées dans une incroyable tragédie, opposant deux pays autrefois si proches, dont l’un est en partie dévasté.

Au plan stratégique, il semblerait que la puissance aérienne, et la nécessité d’obtenir rapidement la suprématie aérienne en préalable à tout autre engagement, aient été un peu oubliées par l’agresseur russe. Il y a eu plutôt une guerre terrestre initiale, dans un affrontement de chars de combat pour gagner ou perdre du terrain selon la période et le camp, et à un matraquage d’artillerie, de plus ou moins longue portée, transformant peu à peu des villes entières ukrainiennes en tas de cendres. Le soutien déterminant des Nations de l’ouest, USA en tête, pour muscler la défense sol- air ukrainienne, explique sans doute la terreur que peut susciter cette menace dans les escadrilles russes, tant elle sera de plus en plus fournie et de plus en plus moderne jusqu’aux « Patriots » promis récemment. L’utilisation d’essaims de petits drones suicides armées, tirés de loin par l’aviation russe, échappant en grande partie à la DCA ukrainienne en la saturant, et s’en prenant aux sources d’énergie, vient de contourner cette difficulté en redonnant une part plus importante à la menace aérienne, et en plongeant l’Ukraine dans le noir et dans le froid, tandis que la bataille au sol, jusque-là très intense, semble faire une pause hivernale.

Pas sûr que l’extrême capacité de résistance des Ukrainiens trouve une solution à cette très mauvaise séquence, qui fait de la froideur hivernale un extraordinaire allié des forces russes. Les quelques rares attaques de drones ukrainiens sur des bases de bombardiers russes, situées à plus de 500 km de la  frontière, pourraient être une faible partie de la réponse.

Les dégâts considérables infligés à l'Ukraine toute entière pourraient donner  à la longue l'ascendant aux forces russes tout en leur permettant de préparer la "grande offensive victorieuse" du printemps qui obligerait les belligérants à se retrouver à la table des négociations sous la pression des armes mais aussi sous celle d'une forte pression internationale.