Les présentes pages ont pour but de faire partager ma passion pour l'aviation et de présenter mes livres.

Fin de Barkhane

Avec la fin de l’opération Barkhane, annoncée ce jour par le Président Macron, la France prend conscience qu’il faut redéfinir sa politique africaine au sortir de cette opération essoufflée après 9 ans de présence. Nous ne sommes plus chez nous en Afrique et L’histoire doit éclairer sur l'avenir de forces qui pourraient venir en complément de l’assistance militaire technique, déjà en place, si elle n’est pas contestée, après un dialogue débouchant sur un accord claire avec les autorités sur place reconnues. Nos intérêts à faire ou non sont bien sûr prépondérants tout comme les questions politiques  allant au delà de celles de défense.

En général, le déploiement de nos forces en Afrique a toujours été fait dans le cadre d’accord de défense plus ou moins secrets et toujours à la demande des États comme ce fut le cas au Mali. Le bilan réel a été variable en fonction des zones concernées et des époques. En Côte d’Ivoire par exemple le Président Ouattara a pu être installé avec notre aide, non sans violence. Le président Tchadien Idriss Deby, notre meilleur allié en opérations, a pu se maintenir malgré certaines adversités et des attaques directes ; son fils assure tant bien que mal la transition après son décès. Ailleurs le bilan est plutôt mitigé comme en Centrafrique ou autre où nos forces ne sont pas toujours intervenues seules et parfois sous l’égide des Nations Unies.

Pour l'heure, le redéploiement au Niger d'une partie des forces jusque là installées au Mali ne peut être compris que comme provisoire, vu l'instabilité de ce pays où le sentiment anti-français gagne tous les jours un peu plus  les esprits travaillés par une incroyable propagande, comme le montrera le coup d'Etat de fin juillet 2023. C'est aussi le cas au Burkina où la force spéciale  "sabre" va plier bagages. Par ailleurs la Minusma qui comptait au départ près de 15000 hommes au Mali, si l'on compte les forces de police, va prochainement perdre ses forces de Côte d'Ivoire, du Royaume-uni et d’Allemagne et d'autres, ce qui va notablement diminuer les participations, certes composées principalement de troupes africaines, et risque à terme de fragiliser encore plus la zone.  Le 23 juin 2023 le gouvernement Malien de transition a demandé à l'ONU de mettre fin à la mission de la Minusma et à sa présence sur le sol Malien ce qui sera complètement réalisé le 31 décembre 2023.

Dans tous les cas il faudra redéfinir clairement les buts à atteindre, le pourquoi et le comment pour une durée limitée, en ayant en mémoire les déconvenues actuelles au sahel mais aussi les opérations en Afghanistan multinationales et de très forte intensité, qui devaient anéantir Al-Qaïda et empêcher les Talibans de prendre le pouvoir.  Plus aucune Nation n’y est désormais présente et les objectifs de guerre n’ont pas été atteints malgré 20 ans d’engagement. On comprendra facilement une certaine frustration ressentie par les nombreux soldats engagés dans toutes ces opérations finalement  un peu vaines et dont on n'arrêtera  pas de pleurer les morts. Doit-on pour autant cesser de résister en prêtant notre concours à ceux qui paraissent engagés dans de justes causes ?

L’équation à résoudre est loin d’être simple dans un espace où de nouveaux opérateurs économiques veulent toute leur place, et où prospèrent les trafics en tout genre. Les 6 mois de délais annoncés par le Président Macron avant la promulgation de cette nouvelle stratégie ne seront pas de trop.

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
Richard FEESER

Bien découplé et passionné d'aviation
Voir le profil de Richard FEESER sur le portail Overblog

Commenter cet article