Force et souplesse

La guerre aérienne vient de passer par plusieurs actions spectaculaires avec les très récentes frappes des bombardiers B2 américains sur les sites d’enrichissement nucléaires iraniens, retardant pour longtemps le programme d’acquisition d’armes de destruction massive. Plusieurs appareils stratégiques, lourdement armés, ont décollé de leur base américaine du Missouri pour une mission couronnée de succès, de plus de 35 heures, grâce à de nombreux ravitaillement en vol et une remarquable indétectabilité permettant un effet de surprise maximum. Quelle démonstration de force !

Ailleurs, en Russie, un essaim de petits drones ukrainiens, transportés sur place par de simples camions banalisés, ont attaqué plusieurs bases de bombardiers stratégiques russes en détruisant de nombreux appareils déployés. Quelle imagination et quel savoir faire !

Du plus petit au plus grand, et du plus économique au plus couteux, la large panoplie aérienne a donné toute sa mesure et démontré la grande variété de ses modes d'action. Si les vecteurs aériens occupent désormais tout l’espace sans limites en se diversifiant, ces dernières frappes montrent à quel point il faut continuer à moderniser nos équipements et systèmes d’armes des plus modestes aux plus sophistiqués après chaque retour d’expérience.

D'une façon plus générale ces combats que nous soutenons autant que possible nous amènent à réfléchir sur notre propre situation et nos réelles capacités en soulignant à quel point nous sommes démunis autant en vecteurs aériens qu'en munitions suite aux vagues d'économie successives qui ont fermé bases aériennes et unités de combat et vidé progressivement nos dépôts de munition. Une remontée en puissance dans ces domaines prendra du temps même si la volonté de le faire ne manque pas.